Être dehors longtemps, randonner pendant des jours en autonomie, c’est d’abord marcher, manger, dormir. Et à nouveau. Avancer dans les paysages, les voir apparaître, y plonger. Les habiter temporairement, nuit après nuit, étape après étape.

Puis, le physique s’estompe et on s’abandonne à un aller-retour permanent entre l’extérieur et soi-même. Entre l’immense et le détail. Entre deux essentiels.

Il n’y a plus à choisir entre la mesure donnée par un simple pas et l’infini des années lumières : tout est là.

Être au grand air, si l’on écoute l’expression autant qu’on la lit, c’est célébrer le mariage entre le céleste et le terrestre. Où le matériel et l’impalpable se rejoignent. A un moment crucial de notre civilisation, c’est renouer le lien avec nos origines. C’est se créer une nouvelle cosmologie, libérée de l’opposition entre le sauvage et le civilisé.

Cosmos se présente sous forme de grands formats, en rupture avec le travail précédent de David Tatin qui privilégie les petits tirages souvent réalisés avec des procédés photographiques anciens. Cette série est co-produite par la galerie L’ANGLE à Hendaye (64), où elle est présentée du 1er mai au 16 juin 2019, avant d’être accrochée à Arles, puis à Fotofever Paris 2019 au Carrousel du Louvre, du 8 au 10 novembre 2019.

La capacité du cerveau à enregistrer, classer, enfouir puis restituer les souvenirs est fascinante. A tout moment une image, une scène, une odeur, une sensation peut faire remonter un souvenir lointain que l’on croyait perdu.

“Le cœur est dans la mémoire, il vit en se nourrissant d’images”, comme l’écrit Haruki Murakami.

Souvent, ces souvenirs se glissent dans des rêves, parfois les rêves fabriquent des souvenirs.

Ces instants, vécus ou imaginés, ou même volés, matérialisées par ces tirages, sont offerts au visiteur pour entrer en résonance avec sa propre mémoire.

Distant Memories est montré sous forme d’installation rassemblant de nombreux petits tirages.

J’aborde cette série comme un botaniste construit un herbier, au hasard des promenades et des rencontres avec villes et paysages. Ces cueillettes pittoresques jouent à un jeu d’écho où deux images se répondent pour créer une troisième impression visuelle.

Ce double jeu photographique explique le titre “échographies”, mais ce titre fait également référence aux choses qui ne sont révélées qu’à travers un appareil électronique, montrant une réalité qu’on ne voit pas à l’œil nu. Ces petites choses insignifiantes, ces détails ordinaires, cette banalité fascinante, n’existent que parce qu’elles ont été fixées par la photographie.”

Les photographies sont réalisées à l’iPhone, “une petite machine à fabriquer des images poétiques, maniéristes ou baroques”.

Tirages pigmentaires sur papier baryté, 15 x 30 cm, encadrés en caisse américaine

Ainsi, la galerie convie tous les publics à la découverte, à l’échange et à l’apprentissage de la photographie d’art contemporaine dédiée au voyage dans toute sa diversité de sens. Pour cela, L’ANGLE qui s’engage pleinement, propose et expose des œuvres d’artistes photographes de renoms et jeunes talents, représentant activement certains d’entre eux, de manière permanente.

En complément des événements au sein de la galerie, L’ANGLE participe à des foires et présente des expositions hors les murs, ainsi qu’un large programme de rencontres et de formations à l’attention des amateurs et des professionnels de l’image.

Son fondateur, Didier Mandart, sera présent pendant la semaine d’ouverture des Rencontres.